mercredi 27 juillet 2011

Eloge du carburateur

Comme je n'ai pas encore lu autant de livres que Jesse James, je profite de cette période estivale au bord de la piscine pour rattraper mon retard, en me replongeant dans ce livre "Eloge du carburateur, Essai sur le sens et la valeur du travail" de Mathew B. Crawford sorti chez nous en 2010. Même si le sous titre semble tout droit sorti des discours démagogiques de notre pois sauteur national, le contenu penche plutôt vers une redécouverte du fonctionnement des choses et machines qui nous entourent afin d'arriver à un certain niveau d'autonomie matériel mais aussi intellectuel, le travail "manuel" abordé dans l'ouvrage étant éminemment technique donc également une bonne nourriture pour l'esprit, et le résultat obtenu ayant un sens à un moment où le grand kapitale nous vends (vent?) du virtuel à tout va, du service et du périssable...En gros et ce n'est pas nouveau : "Do It Yourself" et "Penser globalement et agir localement"! Sale punk va, beurk!!


2 ou 3 passages de l'introduction :

"Je ferai souvent référence à ma propre expérience de travail, la plus récente en particulier, celle de mécanicien moto. Quand je vois une moto quitter mon atelier en démarrant gaillardement et ce quelques jours après y avoir été transportée à l’arrière d'un pick up, toute ma fatigue se dissipe, même si je viens de passer toute la journée debout sur une dalle de béton. A travers la visière  de son casque, je devine le sourire de satisfaction du motard privé de véhicule depuis un bon bout de temps. Je le salue d'un geste de la main.Une main sur la manette des gaz et une autre sur l'embrayage je sais qu'il ne peut pas me rendre mon salut. Mais je déchiffre un message de gratitude dans la joyeuse pétarade du moteur qui s'emballe pour le plaisir. J'aime cette sonorité exubérante, et je sais que lui aussi. Ce qui se passe entre nous, c'est une conversation de ventriloques au timbre mécanique et le message est tout simple : "OUAAAAAAAIS!"".

"Quand les temps économiques sont durs, la frugalité est à l'ordre du jour. Or, la frugalité requiert un certain niveau d'autonomie, c'est à dire la capacité de prendre soin de ses propres affaires. Mais ce nouveau goût pour l'autonomie semble bien avoir émergé avant le début de la crise, et la tendance à la frugalité n'est peut être qu'une justification économique superficielle d'un mouvement qui répond en fait à un besoin plus profond : le désir de rendre notre univers intelligible afin de pouvoir nous en sentir responsables. Ce qui implique la possibilité de réduire la distance entre l'individu et les objets qui l'entourent. Nombreux sont ceux qui s'efforcent de restaurer une vision des choses à l'échelle humaine et de se libérer au moins partiellement des forces obscures de l'économie mondialisée."

"Les exigences cognitives du travail manuel" Houlala le titre de paragraphe!!!!

Je vous fais grâce des passages un peu caricaturaux sur le monde du travail salarié et sur l'histoire de l'enseignement des matières techniques aux Etats Unis depuis Christophe Collomb, mais ce livre est très intéressant, il donne envie de se bouger le derrière et c'est déjà bien!

Bon ce n'est pas tout ça mais ça fatigue de réfléchir, j'vais aller m'écouter un p'tit Ramones!! GABBA GABBA HEY


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